11/02/2010

LES EXIGENCES DU VERGLAS





Sagement glissé sur le perron : entorse de circonstance et hommage au verglas.
Mettre un point d’honneur dans la satisfaction des exigences du climat.
J’avais légué à la surface glacée une cheville dans la fleur de l’âge.
C’était chic la neige. Il y avait fort à parier qu’une chambre avec vue sur un tapis opalin, en toute saison et sans les inconvénients relatifs à la température, rapporterait des mille et des cents aux prioritaires fonciers.
La blancheur donnait du cachet aux banlieues grisonnantes.
Les flocons retombaient lourdement sur le macadam et se confondaient avec les incrustations de chewing-gum. Le gris chagrin reviendrait vite et mouillé.
Je me rappelais le Québec et la fin de son hiver dont tout le monde se lassait.
On se prenait les pieds dans des lacs aux abords des trottoirs.
La pâleur des pains de sucre et divers amas de glace cèderait sa place à un gloubi-boulga noiraud, imprégné de la fumée des pots d’échappement.
Le tout fonderait à vue d’œil et paraîtrait chercher, dans la folie de son écoulement, à fuir la ville.
Les exigences du verglas s’accordent bien mal avec celles de nos cités.


Photographie : Andrea Galvani

3 commentaires :

  1. les photos sont fabuleuses ...
    les mots n'ont rien à leur envier !

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  2. Ces images sont absolument incroyables. Elles sont d'Andrea Galvani, un jeune photographe italien que je trouve particulièrement talentueux. Je ne suis pas une fervente fidèle de toutes ses photographies. Certaines relèvent, pour moi, du spectaculaire, les dispositifs et la scénographie étant un peu trop étudiés mais cette série est époustouflante.
    Voici son site internet officiel : http://www.andreagalvani.com/

    Les mots vous remercient sincèrement...

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  3. merci pour ...
    je vais aller
    y jeter un oeil

    -O)

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