A 102 km de chez moi, il y a une ville que j'imagine pouvoir être son homophone, Auch, prononcé "auche" et non "hors" comme en allemand ainsi que je le croyais en premier lieu. Amélie, tu me diras si je m'égare dans la prononciation.
J'invite les lecteurs au voyage au sein des p'Och d'Amélie qu'elle emplit d'abricots sec, de beauté alentour et mots chéris. Un détour s'impose > http://lesmainsdanslespoches.tumblr.com
Elle m'envoie ce poème de l'ailleurs. Je la remercie très chaleureusement d'avoir pris le temps de poser ses sacs pour me confier cette cueillette. Nous partageons ce vase et également une étonnante image de Zander Olsen. Son travail photographique est proposé en lien en cliquant sur les arbres ci-dessous ou plus bas sur le nom de l'artiste.
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Vendredi 3 mai, premier vendredi du mois : il s’agit d’échanger, d’accueillir et d’être hébergé en retour, de laisser un instant le refuge scriptural communiquer avec un autre espace.Un projet où s’entrecroisent les mots, à l’initiative du Tiers Livre (François Bon) et de Scriptopolis (Jérôme Denis) qui reprend le titre programme d’André Breton, Vases communicants.
L’idée est simple et définie là : « le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. »
La liste complète de l'ensemble des participants est à retrouver ici : http://rendezvousdesvases.blogspot.fr
J’aurais cueilli des arbres
J’aurais cueilli des arbres pour en faire des bouquets
Noué un ruban blanc autour de tous leurs troncs
Fait attention aux verts, aux nuances de marron
Pour enfin bouleverser l’entière composition
J’aurais cueilli des arbres pour en faire des bouquets
Et je te les aurais tendus
Arbre tordu contre air perdu
Le tissu est un bandage
Ou un hamac
Tout dépend
du point de vue
J’aurais scié les branches sur lesquelles on s’asseyait
Juste pour le vertige du ventre qui lâche
Et pour voir si on saurait retomber sur nos pieds
Pour craquer comme les feuilles comme les os
Pour la fraîcheur de l’humus dans notre dos
Pour les écorces dont on a préféré se défaire
Pour la sève pour l’odeur de la terre
On pourrait mourir de se – taire – que personne n’en saurait rien
Mais on découvrirait un beau jour ou un petit matin
A côté des cœurs nus
Un bouquet d’arbres fanés
D’avoir trop attendu
D’avoir trop sommeillé
Dans les draps en lin qui les tenaient ensemble
Un bouquet d’arbres tués
De n’avoir rien dit
quand le monde entier
tremble.
Photographie : Zander Olsen
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