08/10/2009

FAIRE CORPS




Puis soudain une violente éclaircie. Il fait étonnement doux et cela produit un drôle d’effet. Le corps, attentif, cherche quelques repères. Un chat rouquin à longs poils, fourrure d’hiver alors qu’il fait encore bon - celui-ci a tout compris à la tendance – apparaît dans le décor. La queue traîne sur la chaussée. Il court dans tous les sens tel un renard errant effrayé par l’agitation de la ville qu’il n’a jamais connue et désirée connaître. L’animal panique, tourne brusquement à droite : mauvaise pioche ! Il trébuche et se prend les pattes dans une voiture. Alors qu’il n’était qu’un étranger dans la cité voilà qu’il fait soudainement corps avec elle.

Photographie : Thereza Rowe

3 commentaires :

  1. Chère demoiselle,

    Je lis vos texte depuis un certain temps, celui la m'a particulièrement émoustillé. J'aime vos textes plein d'émotion, de sensibilité et de chat. Mais j'aimerais revenir sur le rôle du chat, roux et intrépide, plein de vie qui meurt sous une roue de voiture... surement un kangoo avec sa petite famille revenant d'une bonne partie de bowling. Michel, pere de la famille en question venait de laver son kangoo tout neuf, roulant sur le gros, gras, obèse chat sur-nourri par un ptit vieux en manque d'amour essayant de combler sa solitude par un achat excessif de boite kiskas au g20 du coin? ou bien ce texte est seulement une apologie de la communauté des roux obèse prête a tout pour se faire remarquer ?

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  2. J'aime les chats! mais pas les roux

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  3. Cher "anonyme", je suis très touchée d'apprendre que vous lisez avec une telle assiduité mes textes.
    Il est vrai que j'éprouve depuis toujours une très grande passion pour la famille des félidés. Mon entourage proche, notamment un petit vieux, malodorant certes, mais charmant, m'a permis de cultiver cette inclination naturelle et restée attentive à tous les évènements ayant trait aux chats, chattes et diverses chatons.
    Ce triste sort que je décris là, avec l'émotion du reporter accablé par le drame, est aussi une façon pour moi de rendre grâce à tous les rouquins de France et de Navarre.
    L'héritage capillaire est parfois lourd à porter et c'est pourquoi je tiens à soutenir cette lignée parfois méprisée. Je côtoie parfois une petite (presque)rouquine qui fréquente mon MERVEILLEUX colocataire. Elle est charmante, délicieuse, pleine de joie... le seigneur blabla. Je lui dédie donc cette ode au chat écrasé.

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