30/07/2009

BAGATELLES DE LA PORTE



Rentrer sans envie dans ma résidence secondairement rêvée.
Reprendre le dessus sur un chagrin passagèrement dégusté.
2 lignes. 1 vingtaine de stations : le temps qui s’étire et retombe en pluies amères sur la carcasse métallique. Le métro est toujours trop lent lorsque les pensées nous harassent.
Descendre à « Blanche ». Contradiction flagrante : la pureté de l’adjectif ne déteint pas sur les rues environnantes où les bagatelles de la porte vont bon train de jour comme de nuit.
Être accostée, contempler les danses de bourrelets et de seins refaits, se faire tâter la miche ou la poitrine par un effronté, courir dans le vent, chercher nerveusement ses clés, un talon coincé dans le trottoir, ne jamais s’arrêter trop longtemps, se contenter de traverser et passer.
Je m’étais quand même vachement embéguinée pour ce type. Il planait dans mon esprit comme un souci latent et par essence insoluble.
Foutue corruption des sentiments. Trop sensible et réceptive. Trop offerte et exposée. Faible en amour, muette comme une carpe, avare en mots doux et caresses.


Photographie : Jan Saudek


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