24/02/2010

EN 10 COUPS





1 coup
Foudre.

2 coups
Plus tard.
À bout.

3 coups
Cette situation confuse.
Il est parti.
Une insuffisance émotionnelle.

4 coups
Puis des retrouvailles inutiles.
Il pleut en amour.
Aucune éclaircie à venir.
Déception, fatigue, agacement, abattue.

5 coups
Petit piano dans la tête.
Éparpillement dans mille mots inutiles.
Et dans cent activités superfétatoires.
Une semaine Ailleurs pour estomper.
On tambourine les souvenirs déchus.

6 coups
Avant, je n'ai rien oublié.
Aimer est un bien grand mot.
Nous n'avions rien à perdre.
Défaut d'organisation dans les sentiments.
Ne m’observe pas comme cela.
Aucun désir apparent n'en sortira.

7 coups
Me regardait avec ses yeux d’écorce.
Je n’aurai rien pu lui refuser.
La goutte de trop ou de moins.
Il s’approchait de quelque chose pourtant.
Débilement claqué la porte à d’autres.
Épuisement de mes réserves nerveuses et affectives.
On se remet de toutes les peines.

8 coups
Dehors le déluge constellé de quelques éclaircies éparses.
Ne m’avait pas promis de jours heureux.
Renonce à partager avec autrui en étant embéguinée.
Il y a un leitmotiv à toute existence.
C’est l’abandon qui martèle la mienne.
Eviter les festivals de photographies et réunions lettrées.
Je n’ouvrirai plus Le Monde le jeudi.
De peur de trébucher hasardeusement dans son patronyme.

9 coups
Les amours les plus brillantes finissent toutes par ternir.
On ne se débarrasse pas de moi comme ça.
Je n’ai pas la force de faire avec.
Sale soleil du jour et supplice de l'action.
Avancer en dépit des maux, repartir de plus belle.
Ou attendre que cela passe, éventuellement pendant des années.
Elle a passé une vie à effacer ses vestiges.
Puis il ressurgit et lui offre une fleur fanée.
Elle tombe dans le traquenard, quitte tout, enfants, époux.

10 coups
Il y a des mélodies que je ne fredonnerai plus.
Désintérêt pour les choses du cœur et perte du souffle.
Et il faudra bien s’occuper de cela plus tard.
À bout de lui, de son corps, de ses paroles.
À dix coups du Premier impression de revenir au second.
Le plomb dans le cœur et peu dans la caboche.
Un bref sermon maternel suffira à m’exonérer de lui.
Je veux bien faire sans toi le reste de ma vie.
« Toi » est un mot de trop dans la ligne précédente.
Ou l’impossibilité de tenir ma promesse en dix coups.



Photographies : Wendy Burton

1 commentaire :

  1. ................beau méssage......
    belles lignes de mots .......

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