C’était l’année du grand chômage, on était alors à quelques milliers du record de janvier 1997. Pôle emploi et Airbus embauchaient en large.
-----
Dans ce bar de la Creuse, les gens sont là, le mardi, avant moi - moi c’est 9h45 - ils discutent de tout et rien, toujours là, une journée entière, sans rien faire d’autre que boire cafés et verres selon l’heure et l’envie, déjeuner, jouer au échecs, parler, s’écouter. L’observation suggère ma présence et de facto ma propre inanité. Quand on est au grand chômage il est de bon ton d’aller au bar. À Royère de Vassivière, au milieu d’un tout désaffecté, il y a l’Atelier où l’on vit, où l’on ère, où l’on profite de la vie, de l’errance et de la présence étrangement rassemblée des humains normalement éparpillés sur un territoire à faible densité.
Dans ce bar de la Creuse, il y a un enfant en bas-âge qui va et vient, ne semblant appartenir à personne si ce n’est au bar, qui joue du piano, s’amuse entre les portes, répond à tous les appels, sourit, me sourit, met le couvert, court, vit, avec le même désir de vivre que les chômeurs et retraités ordinaires qui peuplent le lieu.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire