28/07/2013

NOTES ET CHOSES VUES, ENTENDUES | PONT 1


* Commencer par un magnifique texte sur la revue Nerval | Réparer (les îles) | Ouanessa Younsi. Le don de dire la douceur intraitable de vivre. Parmi les mots précieux que l'on aimerait être à soi, les suivants : 
J’ai décidé d’abandonner le pourquoi. D’être là, simplement. De l’écouter se taire. L’envie me démange parfois de lui arracher les mots avec des ventouses. De lui serrer les cordes vocales comme on presse les fruits pour en extraire le jus. Mais le plus souvent je ne dis rien moi non plus. Je m’assois devant elle. 
* Lire ou relire le carnet de festival admirablement tenu par Brigitte Célerier qui s'achève là : « dîner, dormir, finir de faire sa valise, adresser adieu aux plantes, fermer volets bleus, appeler un taxi, être une calme vieille dame. » Des notes à lire pendant le festival et à conserver pour plus tard quand les idées théâtrales viendront à manquer.

* Écouter Christine Angot lire, bien et justement, La lettre au père de Kafka dans la cour du Musée Calvet, avec grillons en toile sonore, retransmis sur France Culture

* Ne renonçons pas au réel, il est un défi à la fiction. Preuves ici ou encore ici 

* La citation est parfois au talent ce que le travestissement est à la nudité. Marre de ces intellectuels faussaires qui contaminent l'espace du mass media. Où l'on apprend que Philippe Sollers est devenu éditeur pour anticiper la disparition de la lecture. CQFD

* Ces mots, par hasard relus, de Frida Kahlo pour me consoler : « ils ont tellement de foutus intellectuels pourris que je ne peux plus les supporter. Ils sont vraiment trop pour moi. J'aimerais mieux m'asseoir par terre dans le marché de Toluca pour vendre des tortillas que d'avoir quoi que ce soit à voir avec ces connards artistiques de Paris... Je n'ai jamais vu Diego ni toi perdre leur temps à ces bavardages stupides et ces discussions intellectuelles. C'est pour ça que vous êtes de vrais hommes et non des artistes minables. » [Lettre à Nickolas Murray]


* N.C sur Faceboook  
« Trouve Facebook tellement mort qu'il a le sentiment d'être un survivant en écrivant ça » |  Ris et lui réponds : « Ceux qui sont en vacances, trompent l'ennui à la plage. Ceux qui n'y sont pas, n'osent faire montre de leur ennui en la signant de leur présence en ce lieu. »

* Sur les accidents de train chez Pierre Ménard, Liminaire | Belle mise à distance et en perspective : « En un siècle, il faut que le train ait un accident et sortent de ses rails pour créer la surprise, représenter un intérêt à nos yeux : "L’accident est l’absolu de la surprise" écrit Virilio. »

* Voilà, j'ai très chaud. Cette chaleur épaisse qui paraît peser sur le corps, mais c'est le corps qui pèse à lui-même en se débarrassant de ses excès de vie par effet d'excrétion. Peu importe le détail, cela encombre et colle. 

* Sur la diffusion de la littérature québécoise et plus particulièrement du polar sur Cousins de personne « Lorsqu’un éditeur français achète les droits d’un livre US, il le fait traduire et imprimer en France ; il fait de même pour un Canadien (Emily St. John Mandel, par exemple). Mais on se demande quelle est sa vision pour un auteur québécois déjà publié au Québec. Se dire que c’est du ressort de l’éditeur québécois ? Penser que ça revient trop cher d’acheter des droits pour imprimer et publier en France ? Ou les droits québécois couvrent-ils déjà le marché français, et l’éditeur français ne peut-il alors rien faire ? Il faudrait leur poser la question. Et puis, ce n’est pas à la mode… » [Christophe Dupuis]

L'Ulysse en progression quotidienne, traduit par Guillaume Vissac pour qui Fuir est une pulsion  
I am among them, among their battling bodies in a medley, the joust of life.Je suis avec euxavec leurs corps mêlés qui cognentjoute de la vie.
* Sélection de lectures décalées par Ragemag, avec Muray dedans. Le grain de sable sous la dent pour l'été >> Littérature et pensée : petit guide de lecture pour un été moins bête

Un poème à lire d'Anna Jouy
Je suis désormais la dentellière des vies transparentes 
la vie n'existe pas
elle aurait dû me prendre mais cela ne s'écrit pas


* Et prendre la route [et leur routine] aux côtés de Jean-Christophe Diedrich, Olivier Toussaint et Daniel Bourrion >> On the route


Photographie : Nickolas Muray - Frida Kahlo on White Bench - Nickolas Muray Photo Archives 

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