05/02/2010

COURANT



1. le long de la seine, des pistes cyclables. des arbres parsemés entre les immeubles. défilé de visages inconnus. des klaxons pour saluer l'étroitesse de la jupe et des rues qui n'en finissent plus de s'étaler d'ivry à la bnf jusqu'à bastille, puis république, barbès, prostituées, montmartre : courant à perdre haleine pour rattraper le temps qui appartient à janvier, trop vite passé, déjà révolu.
2. qui n’ai jamais passé entre nous. haine pacifique. ping-pong de sobriquets et de pics habilement placés.
3. perte d'un long texte : coupure de courant à la limite de l'acceptable. ordinateur qui s'endort alors que la prise est belle et bien enfoncée dans le reste du mur. aurait-il encore fallu raccorder le tout à l'ordinateur. et maintenant ? quelques dizaines de milliers de mots qui se baladent dans les entrailles de la bête électronique.
4. d’air. j’ai pris froid en décembre. depuis je déguste tous les microbes qui s’engouffrent dans le vent et trébuchent fatalement dans mon corps.
5. rajout d'un "e" au titre. mes hommages à la maladie la moins poétique de l'histoire des affections. déversement des viscères, expulsion d'un mal qui rode ici. 6. elle l'avait déposé par peur. tu fichais la trouille, tu sais. la main courante n'était pas une manœuvre malintentionnée. tu étais responsable de ton éviction et de ta solitude. je ne t'ai pas pardonné.
7. au parfum depuis belle lurette ma pauvre amie. ça tourne pas rond dans ta caboche.
8. banalité du quotidien. ma vie m'échappe de la façon la plus grotesque possible. elle s'étire simplement et inexorablement dans le flux continu des jours qui passent.
9. comptes : rien à signaler si ce n'est la disproportion des flux. ici : on sort plus qu'on ne rentre.
10. régularisation de la situation courant 2012.
11. gibier qui file au fond du bar. s’enfouit. pas moyen de le rattraper. les lèvres, une fois de trop sur les siennes. retrouve mes esprits, mes yeux : chien d’arrêt. action, mes jambes : chien courant. échec, mon cœur bredouille : chien de rapport inutile.
12. titre. capitales. littérature. en haut. on pourrait caler ça dans le petit fond. trop de livres. l'écho du Zaroff qui résonne depuis peu. à lire bientôt.
13. euros courants. heureux courant. bigaille. billet. deniers. espèces. ferraille. fric. galette. grisbi. mitraille. pèze. picaillons. pognon. ronds. sou. j'ai fait l'appoint sur notre amour. les comptes sont soldés. les sentiments en crise.
14. remonter le courant par obligation. je suis un gros saumon étrangement coincé dans une baïne de rivière.
15. ai toujours préféré les manœuvres dormantes. courantes ou la paralysie des nerfs. le sel qui se cristallise sur les drisses. doigts râpés, abimés par la mer et le vent. un jour : la bôme en plein dans le front. un autre : le pied qui s'empêtre dans les cargues, plongeon dans l'eau croupissante du port.
16. oubli de vidanger depuis plus d'un mois. - 10° dans mon cœur. les canalisations ont fini par exploser. à sec. desséché. plus d'eau courante dans mes yeux. la langue pendue, flan sur le côté. attendre.

Photographies :
1. Michael Grieve
2. Rafal Milach
3. Michael Grieve

5 commentaires :

  1. Je suis enthousiasmé par ce texte (Anne-)Charlotte, à vif et beau, beau.

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  2. P.S. : constaté à l'instant que les parenthèses dans mon précédent commentaire étaient superflues.

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  3. Merci Anthony.
    Mon patronyme est en effet hésitant ces derniers temps.
    aCc

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  4. superbe comme toujours... aux plaisirs de te lire

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  5. Je ne crois, pour le moment, pas véritablement à la superbe de ces petits bouts de rien du tout mais je persévère. Je me dis qu'il finira par en sortir quelque chose de convenable.
    Toutefois, merci beaucoup Pascal.

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