10/07/2009

MON COEUR À L'ARRET



Fatigué de s’être presque et tant cogné contre mes côtes.
Pas soif pourtant.
Il me fait boire,
Boire encore et encore,
Boire la tasse tout simplement.
Vainement tentée de me rattraper à quelques vignes grimpantes le long des parois de murs qui sont pour mes proches des chimères masochistes.
J’avais précautionneusement déplacé les objectifs, désirs et sentiments. Tout pour lui un instant, à bien des égards et pour certains notamment, de trop.
Avortement précoce d’un bonheur falsifié au sein duquel je cuvais mes jours.
Courir vers lui, effrayée à l’idée que la douleur le submerge sans même penser aux conséquences navrantes et absurdes d’une telle action.
Dévolue, naïve, prête à retomber dans les mêmes pièges, m’offrant ouverte à tous les égarements probables, possibles et imaginables.
Sentiment blanc : oubli de la matière, des habitudes, des règles et conventions, du bien-pensant, du bien-menant, du savoir-vivre et respect d’autrui (par faiblesse et mégarde), de l’amour ponctuellement éprouvé.
Mon cœur à l’arrêt dans la rue de l’Espérance où j’ai versé tant de larmes et exténué toutes mes attentes.
Puisque les mots me sont ici interdits, puisque personne n’est en mesure de pouvoir les recevoir ou les écouter, la partie de streap-tease affectif doit ici jouer le rôle de réceptacle aveugle/muet/ et sourd des afflictions dont sont aujourd’hui victimes mon cœur et mon esprit.

Photographie : Sophie Calle, Douleur exquise

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