13/06/2008

SÉRIE DE VINCENNES

En premier lieu l’idée d’action. Une démarche pleine d’effort qui m’oblige à sortir de l’état de torpeur dans lequel je m’installe plus facilement et par conséquent plus souvent. Puis les mots s’entrechoquent, se croisent et finalement s’égarent - “These pictures made during a teeanagers party in Paleo Faliro seems to fit perfectly with The documentary Bois de Vincennes' series, certainly because of this idea of roads that we won't use anymore. Actually, I have noticed that these series were talking about the same thing.” - Répéter le morceau de réflexion, l’écouter patiemment, l’attraper par le bout de sa majuscule, le tordre et l’essorer pour sucer son essence. Rien. Impression confuse qui hésite entre l’agacement et l’humiliation. Mon entêtement spontané est contrarié. Bref souvenir des têtes pensantes et bien trop prétentieuses avec qui je me suis encanaillée pendant deux longues années essoufflées. Environnement littératocinématoculturodépressif qui se referme sur lui-même, petit monde clos où chacun se figure qu’il n’y a rien au-delà des Debord, Barthes et divers palimpsestes. La culture dispose de cet avantage précieux et ridicule de l’asservissement par le rougissement. Honte furtive qui s’attaquait à mes pommettes lorsque je devais avouer mon ignorance ou mon incapacité à déchiffrer la pensée de tel ou tel auteur.
Revenir à la foutue série de Vincennes, scruter les clichés disposés là, bien proprement, regarder mes ongles ou un bout de peau qui m’est cher. J’éprouve si peu de difficultés à mimer les gestes et postures des hôtesses d’accueil qui peuplent bêtement/inutilement les entrées abandonnées. Vaquer à autre chose qui ne soit surtout pas de l’ordre de l’entendement, de la photographie ou des comparaisons.
Je pourrai à la limite comprendre la logique chromatique, chercher quelques traits communs, formuler des évidences creuses qui tomberaient sous la main du premier sot. Je finis par croire qu’il s’agit là d’une stratégie de basse classe, une entreprise de destruction naïve qui s’acharne à dépuceler les regards contemplatifs.

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