19/05/2008

CHERCHER PEU, TROUVER VITE

À la poursuite d'un tremblement, d'une excitation qui ne vient plus à force d'abus du réseau. De l'utopie de la communication je suis très vite passée à l'utopie du sexe rapide et sans effort. Le jeu ne vaut pourtant pas d'être vécu. La chandelle se consume trop vite, trop tôt, avant même que l'échange ait été consommé.
Il s'agit d'être rapide, de choisir habilement, de deviner sous les regards figés les replis de gras qui tapissent certaines panses. Sélection très sommaire souvent dictée par l'ennui du quotidien, du travail, de la vie.
Leur plus grande faiblesse est sûrement de ne pas s'imaginer faire partie de l'échiquier. J'ai déplacé trop de pions qui se croyaient rois. Les laissant d'abord venir à moi, me glisser un numéro, me proposer un rendez-vous dans leurs quartiers, attendre que je boive un peu trop les entraînant à boire pour abréger la conversation qui se fait pesante.
Un jeu dont on prend l'habitude mais dont on se lasse vite. Il ne reste que le vice, une fumée de charbon qui colle au bas-ventre et pousse à collectionner ces entretiens  à écourter pour ne conserver que le parfum de corps emmêlés. La perversité est sûrement de laisser entendre que l'on attend autre chose, mais c'est le prix à payer pour obtenir un verre de plus ou un dessert sans payer.  Ne m'en amuse plus. Ne fais même plus l'effort de mimer une gêne ou une réserve. Une fois entrée en la matrice de cette séduction falsifiée, il suffit de reproduire les mêmes gestes, répéter les mêmes formules, laisser croire qu'il s'agit de la première fois pour ne pas blesser les égos de ces saboteurs affectifs.

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